Lunette et papier rose...
L'aut' jour, vla ti pas que Coué Coué, la blonde intello de par chez ouam, m'objecta que soi disant je ne parlerais pas assez de la coloc ! Oui mais voilà, c'est que je n'ose froisser mes tendres zouaves de chambrées lui dis-je alors... Si je racontais tout ce qu'il se passe dans la coloc, nous n'oserions plus sortir nos minois mutins dehors, de craintes de représailles ! C'est qu'il s'y passe des choses, mais des chOses vous dis-je... Par exemple, du côté des toilettes, unique pièce où se déchaînent nos sens les plus ignominieux, ultime espace qui ne se partage pas dès lors qu'il est occupé... Bin si j'vous racontais, p'tet bien que même la vue d'excréments de truie malade vous choquerais moins.
Nan je ne peux quand même pas vous raconter le rush fétide que connaissent nos toilettes le matin. Le premier à bénir l'espace intime de la maisonnée est Nikash. On ne peut décrire l'indescriptible. Pourtant nous humons bien l'inhumaine odeur qui se dégage de son passage... Et quand certains matins, les colombins du Nikash l'emplissent de joie, c'est avec les trémollos dans la voix, qu'il vocifère "P'tain j'ai dézingué les chiottes !", au bonheur de Coué Coué sans doute, dont la chambre fait face à la boîte à étrons.
Non je ne peux me résoudre, quand on sait le drame écologique qui se trame, à relater la drôle de manière avec laquelle Chafoin le coquet (pour l'occasion) use et abuse du papier rose ! De crainte de voir ses doigts délicats, tremper dans ses immondices, Chafoin déroule puis enroule le tube de papier autour de sa main, puis par un va et vient vraisemblablement furtif (oui pasque je suis pas allée vérifier par moi même quand même, hé ho!), frotte la chose et recommence, jusqu'à ce que le papier ne soit plus.
Non vraiment, ne m'obligez pas à revenir sur les glaciales sensations matinales, dont souffrent les grâcieuses (et pas graisseuses Coué !) fesses de Coué et Mamzelle, quand malencontreusement, c'est si bête, les maÂles de la maisonnées oublièrent de baisser la lunette des chiottes. Les cris stridents et l'hystérie qui émanent alors de la petite pièce, sont tellement terrifiants, que je ne supporterais pas de vous imposer un tel contre rendu.
Et puis certains d'entre vous doivent être musicophiles, nan ? Ainsi pour préserver vos oreilles, vous comprendrez fort aise, que les convenances m'obligent à taire la façon toute délicate du Comte de Gnoufignac, d'interpréter cette galejade triviale : "Pisser sans péter, c'est défiler sans trompette !". Quelques matins il pousse même le vice en rythmant sa mélodie nauséabonde, avec quelques rots... Oh que c'est rigolo...
Enfin je ne saurais vous infliger l'énnonciation interminable et douloureuse des multiples et diverses paperasses, purifiant nos séants coquets, parce qu'il est difficile pour un maÂale, très mal, de songer quand les demoiselles se fatiguent, à réapprovisionner les stocks de moltonnel... Non je ne saurais célébrer la création d'une nouvelle rubrique, j'ai nommé le "Coloc Way of Life", en décrivant l'usage que nous faisons de notre lieu d'aisance... Non cela ne se peut :-)