... Satie ou mon échappée belle ...
Les cinéphiles qui s'balladaient d'écrans noirs en paquet de pop-corn ces dernières semaines, ne purent échapper à la bande-annonce du dernier Klapisch, à moins de ne trainer ses mirettes qu'au cinéma des poussières, auteurs et éphémères pilosophies du quartier des arts oubliés. Quand à ceux qui se sont rués sur les premières projections de son "Paris", sans craintes de se retrouver coincés derrière un bonhomme immense dont le père n'est pas vitrier, ni peur d'être séparé de son accolyte durant la projection, faute de places en duo restantes, et bien tout ce p'tit monde a dans la tête la Gnossienne n°1 d'Erik Satie... Tout un programme, qu'on aime ou non Klapisch, ses bandes sons sont toujours riches en incontournables... En indispensables même quand on évoque l'oeuvre de Satie ! Comment ne pas se laisser séduire par son velour, par ses notes insolentes et aériennes ? Décalé, fantasque ce compositeur bien trop contemporain pour son époque ne connu pas la gloire de son vivant... Avec le temps les oreilles s'affinent, les critiques s'accordent, et certain de nos poètes modernes lui rendent un hommage subtil... Quand je vous dis ça, je songe à "La chanson de Satie" figurant sur le dernier album d'Arthur H (Adieu Tristesse) où sa voix épouse délicatement celle de la pétillante Feist... Originale ou revisitée, cette gnossienne m'émerveille, me plonge dans une apesanteur étrange, où se dansent la mélancolie du bonheur et la douceur d'une échappée irréelle.
Parce que je me suis posée la question maintes et maintes fois, sans trop chercher la réponse de peur de passer pour une quiche notoire, et que désormais je dispose de quelques clés : le mot 'gnossienne" serait une invention d'Erik Satie, en référence au mot gnôse, qui en Grec signifie la connaissance de la vérité spirituelle. Enfin quoiqu'il en soit, Satie était un spécialiste des titres surréalistes, qui laissaient et à son auteur et à ses auditeurs, tout le mystère nécessaire à la plus folle des imaginations... Elles vous inspirent quoi ces deux versions là, à vous ?