... Histoire de vous Parler d'eux ...
Débarquée à Panam depuis quelques années pour tenter de bruler les planches, et surtout les pelloches de ciné, je me rends compte chaque jours un peu plus de l'immense difficulté de "percer" (mais qu'elle est laide cette expression, nom de nom !). Ainsi pour débuter, il ne s'agit pas vraiment de talent mais de nouilles bordant votre séant. D'un état de grâce, associé à un coup de bol fabuleux, sur fond d'alchimie profonde avec d'autres bonshommes du spectacle. Ca c'est pour le plan A, concernant environ 1% des comédiens ou réalisateurs de ce monde. Heureusement, pour ceux dont l'idée de se reposer sur un hypothétique coup de chance, ou de se pavaner de soirée en soirée pour grossir leur carnet d'adresse comme un bon p'tit vrp, ceux dont ces idées les plongeraient dans un spleen terrible, bin il existe un plan B. B comme D comme Débrouille... Un plan un peu moins facile, dont la route se révêle plus tortueuse, faite de bouts de ficelle et de passion. Mon plan à ouam.
Or Vendredi soir, je trainais mes guêtres au Dune, suite à l'invitation d'une amie à une projection de l'Association Histoire D'Eux. Après m'être acquittée d'un droit d'entrée de 2 euros, je pénétrais dans l'antre fabuleux de ce p'tit coin du Xème arrondissement de panam. Ce billet foutoir, pour vous parler d'Eux le Dune et "Histoire d'Eux". Commençons par l'assoc', portée de bout en bout par Jess, un joli brin d'femme passionée, d'une douceur à faire rougir de honte les cashmere lavés avec mirlaine. L'idée d'Histoire d'Eux, c'est de faire parler de ceux qui tournent dans l'ombre. De présenter des petits bijoux de la pelloche, des court-métrages d'artistes "anonymes", dont le regard étonnant est toujours porté avec talent. Ainsi je voyais un court métrage d'une poésie époustouflante, bercé par la voix profonde d'Emile Abossolo N'bo, "Le Clandestin" de Philippe Larue. Un énorme coup de coeur, pour toute la subtilité avec laquelle se dansent la folie du monde et l'envie délirante de liberté, dans la course au mirage d'un Clandestin. Il y avait aussi une glaciale piqûre de rappel des Filmistes, pour le sidaction, où deux amants exhaltent le jeu de l'amour dans les bras de la mort. Une minute de poésie dans le regard d'une sourde, un quart d'heure d'introspection démente dans les pensées d'un fou... Une soirée délicieuse, suivie de quelques verres de vin blanc, partagés avec tous ces artistes talentueux, passionnés et déterminés à témoigner de ce qui les anime. Une soirée qui me remontait le moral, ressentir cette émulation créative, voir ces têtes d'ampoules du ciné dans ce drôle de cabinet de curiosité qu'est le Dune.
Le Dune, est un café/resto, qui se bouge comme il faut. Des expos en tous genre, des projos et même des parties de Wii géantes. La déco est tip top, mouvante au grè des artistes exposant leurs oeuvres. De gros fauteuils scotchant, où il fait bon s'affaler... Un accueil chaleureux, des coups doux pour le porte-monnaie... Que s'il était en bas de chez moi, il risquerait fort de devenir ma cantine et mon comptoir attitré !
(Zolies photos du Dune by Agnes Lebeaupin)